La façon que j’ai aujourd’hui de voir la peinture, de la concevoir et de la pratiquer, est très différente de celle que j’avais à mes débuts. À l’époque je voulais tout maîtriser et n’aimais pas du tout me sentir perdu.  Ainsi, la plupart du temps, je multipliais les études et travaux préparatoires.

Aujourd’hui, c’est l’inverse, se sentir perdu fait partie du jeu. Les choses doivent venir spontanément et s’imposer d’elles-mêmes à la raison qui ne joue plus qu’un rôle marginal. C’est ce que dans le taoïsme on appelle la non-action ou le non-faire. Le « Je » est inactif, il est attentif, à l’écoute et au service de ce qui se fait sous ces yeux.

L’étonnement est le nerf de l’art. Il ne s’agit pas uniquement d’être surpris par ce que l’on fait car la surprise est un effet superficiel de courte duré, alors que l’étonnement véritable est un effet durable qui nous remue en profondeur.